mardi, juillet 26, 2005

FÉES, the final

Voilà les deux derniers chapitres de ma nouvelle, qui a concurencé le feuilleton de l'été de TF1 (2,5 lecteurs pour FÉES contre 12 millions pour Dolmen, la lutte fut serrée).


Romain avait du mal à trouver le sommeil.
Impossible de trouver où poser la tête ici, il n’y avait que des pierres. Bien qu’il l’ait fait à plusieurs reprises le jour-même, il regarda à nouveau la date sur sa montre. Il était ici depuis trois jours. Trois jours… Quelqu’un finirait bien par venir le chercher…
Il savait qu’appeler à l’aide la nuit ne servirait à rien, alors il essayait de dormi. Mais la faim ne l’y aidait pas trop. En tout ce temps il n’eut que des petits beurres pour tenir. Sa mère ne le savait pas, mais quand il en prenait pour se rendre à la fontaine, il en glisser quelques uns dans ses poches ou ses manches. Mais il ne lui es restait plus depuis hier…
Et s’il restait ici pour toujours ?
Pourtant, tout ce qu’il voulait, c’était voir la mer. Alors ce matin-là, il s’était levé un peu plus tôt et, sachant sa mère très occupée, il entreprit d’y aller seul.
Oh pas longtemps, juste voir et repartir. Si sa mère se levait trop tôt et ne le voyait pas, il lui ramasserait des hortensias pour calmer sa colère. Il y en avait partout sur la. Le chien n’ayant pas voulu le suivre, il partit seul. Le chemin était plus long qu’il ne l’imaginait, mais il finit par y arriver.
Elle était là, en face de lui. Immense. Il était assez tôt mais quelques personnes au loin se prélassaient sur leurs serviettes. D’autres se baignaient. Il ne voyait pas de bateau. Il aurait pourtant aimé. Des gros qui font du bruit ou des petits à voiles.
Il regarda à sa droite, un chemin montait vers une falaise surplombant la plage. Peut-être que de là-haut, il apercevrait un navire ou deux.
Alors il s’y était rendu en courant. Arrivé en haut, il glissa et ferma les yeux en tombant. La chute fut chaotique, et quand il ouvrit les yeux, le décor avait changé. Il était là, dans cette petite grotte.
Il était tombé dans une petite crevasse à peine assez grande pour son gabarit. Il ne l’avait pas vue, les herbes la recouvrait en grande partie. Il s’était fait mal à la jambe en atterrissant, et boitait un peu. Pris de panique en voyant qu’il n’y avait aucune issue vu sa petite taille, il s’était mis à appeler sa mère de toutes ses forces pendant des heures. Il se calma plus tard, et appela au secours le jour et tâchait de dormir la nuit venue. Il pleurait de temps en temps et avait peur quand le soleil se couchait. Sa montre lui indiqua qu’il était là depuis un jour quand il commença à avoir sérieusement faim. Alors il se souvint des biscuits…
Il ne pouvait pas s’empêcher de penser à sa mère. Il espérait qu’elle aillait bien, qu’elle ne se faisait pas trop de souci. Puis surtout qu’elle…
Romain tendit l’oreille. Il était sûr d’avoir entendu un bruit. Oui, un bruit de moteur. Une voiture se garait et des portières claquaient.
Romain se mit à crier.
« Au secours ! Là ! Je suis dans le trou ! »
Des pas se dirigeaient vers lui. En temps normal, il aurait eu peur, cela aurait pu être n’importe qui. Mais là, ces pas étrangers était synonymes de sauvetage. Il entendit des grattements du côté de la crevasse.
Enfin la tête de son chien apparut et aboya. Elle fut vite remplacée par celle de Jeanne, écartant les herbes.
« Romain ? Tu es là ?
- Maman ? »
Tous deux pleuraient presque.
« C’est Rusty qui est venu ici ? »
Jeanne mit quelques secondes à comprendre de qui Romain parlait.
« Oh… non, mais je l’ai trouvé à courir sur la route quand je venait. Je l’ai pris dans la voiture. Il avait compris avant moi…
- Comment tu as su où j’étais ? »
Jeanne réfléchit.
« On…on me l’a dit , répondit-elle en souriant »

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Les stores fermés, Jeanne tapota son index contre son menton dans un geste assez caricatural, et se remit à écrire.
Passion Trouble était terminé depuis longtemps et expédié chez l’éditeur, avec le vague espoir d’en entendre parler le moins possible.
Elle s’y était sérieusement mis depuis une semaine. Et ce nouveau projet avançait bien. Elle terminait le troisième chapitre et regarda sa montre. Dix-neuf heures. Elle sauvegarda et se leva, laissant l’ordinateur allumé.
En s’appuyant sur le bureau, ses mains rencontrèrent la pile de feuilles déjà imprimés de son roman. Elle le regarda assez fièrement. Sur la première page était inscrit en gras le titre de l’ouvrage.
FEES
Jeanne saisit le verre vide laissé près du clavier et se rendit à la cuisine. Elle ouvrit le frigo et fouilla paresseusement à l’intérieur.
Romain surgit du couloir.
« Maman, maman, c’est l’heure.
- Je sais, chéri. »
Elle regroupa les aliments dans une assiette et la confia à son fils.
« Tiens, et fais attention ».
Alors, ensemble, ils se rendirent au fond du jardin, derrière les haies, le chien dans les talons. Ils posèrent le plat sur le rebord du vasque. Un petit beurre et un bol de jus d’orange. Jeanne n’avait jamais rien revu ici, et la nourriture était chaque matin retrouvée intacte.
Mais après tout, on ne savait jamais.

12 commentaires:

Vinnie a dit…

Très mignon !
Mais ce qui m'intrigue c'est ces quatre lettres, F-E-E-S, une fessée peut-être ? En tout cas, les gars des chiffres et des lettres sont sur le coup...

Li a dit…

Merci :-)

ced a dit…

Merci à vous de m'avoir lu ^^
Pour une fois, je voulais faire une histoire optimiste et sympa, même si elle ne gagnera jamais aucun concours. Mais j'ai pas pu m'empêcher de mettre le doute sur la bienveillance des fées (et en plus le fait de "publier" la nouvelle par épisodes au bon moment vous laissait sur votre faim).
Enfin bon, voilà quoi... F-E-E-S... qu'a t'il bien voulu dire... Je crois que nous ne le saurons jamais.

Anonyme a dit…

En effet c'est une jolie histoire ce fut bien bien, je suis bien contente d'avoir lu.
J'ai bien aimé le bouquet d'hortensias aussi, oui c'est vrai que nous les Bretons on a tous des pieds d'hortensias devant notre maison banche aux volets bleus.

No

ced a dit…

Sache petite No, que l'endroit ou se déroule la nouvelle est (je ne te l'apprends pas), réel et palpable. Et que la route est effectivement jonchée d'hortensias. J'ai une bonne consultante en la matière ;)

Anonyme a dit…

Saches Ced que je n'ai pas douté une seule seconde que tu ne te sois pas renseigner sur les lieux de ta nouvelle.
Vive les hortensias ^^

No

Anonyme a dit…

Je me doutait qu'il était allé voir la mer...

Tu deviens prévisible ;-) Mais l'histoire est bien écrite. C'est toujours un plaisir de te lire !

C'est 10^999 fois mieux que les livres (?) de la collection arlequin que tant de personnes (?) lisent sur les plages.

See you space cow boy.

Anonyme a dit…

Encore une super histoire... Moi j'en ai marre que t'écrives mieux que moi ! Je sais pas dessiner, moi !!!

Anonyme a dit…

Et! encore un histoire, tu vas bienôt pouvoir sortir un livre avec toutes les magnifique histoire que tu écris.

En esperant que tu vois ce post ..
a+

ced a dit…

oui oui je vois bien ^^
C'est très gentil, le livre ça sera pas pour tout de suite mais c'est mon rève secret...

Merci à toi

Anonyme a dit…

Pfff c'est naze on connais même pas le secret de Victoria ! :)

Lol

Non serieusement c'est vraiment pas mal :)
Tres bon, tres tres bon...

mag a dit…

Jconnaisais deja ton talen en dessin et bd
Et en regardant ton blog je suis tombé sur tes nouvelles
Et la ...wouaw! je m'attendais pas du tout a cet univers là et j'adore! Tu me captive en quelques ligne dejà !
J'adore
Bravo
Merci